Les anthocyanes sont des pigments hydrosolubles. Ces molécules se retrouvent dans une grande variété de plantes comestibles et ces molécules sont aussi responsables des fleurs de cannabis de couleur violette. Ils constituent le plus grand groupe de pigments hydrosolubles, à ce jour, il en a été identifié 635 dans la nature.
La recherche actuelle suggère que l’anthocyane pourrait jouer un rôle important dans la prévention et la gestion de certains troubles de santé. Ces composés phytochimiques produisent les effets suivants :
• Antioxydant
• Anti-inflammatoire
• Anti-cancérigène
• Pourraient prévenir des maladies cardiovasculaires
• Contrôle de l’obésité
Comparé à d’autres composés présents dans le cannabis, nommément les cannabinoïdes et les terpènes, les anthocyanes ont subi des tests plus rigoureux. Ceux-ci incluent des essais précliniques et cliniques sur l’humain.
Explorons plus en profondeur les recherches.
Effets antioxydants
Les études cellulaires et sur animaux ont démontré les effets antioxydants des anthocyanes. Les antioxydants sont d’importantes molécules diététiques qui aident à neutraliser les radicaux libres, des molécules solitaires qui endommagent les cellules, les protéines et l’ADN.
Une étude publiée dans la revue Agricultural and Food Chemistry a testé l’activité antioxydante de deux molécules anthocyanes. Les chercheurs ont découvert que les composés chimiques montraient un effet antioxydant similaire à la vitamine E.
De plus amples recherches conduites sur des cellules humaines ont montré que les anthocyanes présentes dans le vin rouge étaient capables de protéger les globules rouges humains contre le stress oxydatif.
Les anthocyanes ont aussi démontré des effets antioxydants chez des animaux vivants (in vivo). Une étude publiée dans la revue Free Radical Biology and Medicine a testé les capacités des antioxydants sur des rats. Les rongeurs ont reçu un régime carencé en vitamine E sur une période de 12 semaines afin d’augmenter leur susceptibilité de développer des dégâts oxydatifs.
Après 12 semaines, les chercheurs ont nourri les rats avec des extraits riches en anthocyane. Ils ont découvert que le régime anthocyanique améliorait les capacités antioxydantes du plasma de manière significative.
Les chercheurs ont conclu que la consommation d’aliments riches en anthocyane pourrait contribuer à un meilleur statut antioxydant global. Incorporé les anthocyanes dans les régimes humains pourrait être particulièrement intéressant chez les populations connaissant de faibles niveaux de vitamine E.
Effets anti-inflammatoires
Les anthocyanes pourraient aussi s’attaquer aux inflammations d’autres manières. Le groupe de protéines connu sous le nom de cyclooxygénase (COX pour faire court) aide à nourrir l’inflammation en convertissant l’acide gras acide arachidonique en lipide inflammatoire connu sous le nom de prostaglandines.
Il est intéressant de noter que les anthocyanes pourraient mettre un stop à cette activité, faisant drastiquement diminuer les niveaux d’inflammation.
Une étude publiée dans la revue Phytomedecine a testé l’action de nombreux extraits d’anthocyanes sur les COX. En employant des extraits de multiples types de cerises, de groseilles, de mûres, de cranberry, de baies de sureau, de framboises et de fraises, les chercheurs ont découvert que tous les extraits étaient actifs contre l’activité des COX.
Ceux tirés de la fraise, la mûre et la framboise étaient les plus efficaces et leurs effets étaient comparables à ceux de l’ibuprofène.
Une étude similaire a testé un extrait d’anthocyane de mure sur l’inflammation chez les rats. De manière impressionnante, l’extrait a réussi à réduire toutes les mesures d’inflammation.
Anticancérigène
Une grande archive d’études scientifiques documente les effets anticancérigènes des anthocyanes. Les molécules semblent capables de contrer le cancer sur de multiples fronts (en laboratoire). Pour l’instant, les chercheurs ont découvert en eux une capacité à inhiber la transformation cellulaire, inhiber la prolifération cellulaire et provoquer l’apoptose des cellules tumorales (parmi d’autres actions).
Les cellules de cancer ont des cycles cellulaires incontrôlées, un facteur qui les distingue des cellules saines. Les cellules normales ne se multiplient qu’un nombre défini de fois. Après un certain temps, elles arrêtent de produire de nouvelles cellules et finissent par mourir.
Les cellules de cancer désobéissent à cette règle biologique. Elles continuent à proliférer sans restriction, finissant par se développer en tumeur. Les preuves suggèrent que les anthocyanes pourraient être à même de mettre fin à ce processus de multiplication sans contrôle.
Une recherche publiée dans la revue Nutrition and Cancer a découvert que les anthocyanes étaient capables d’inhiber la prolifération des cellules de cancer, sans interrompre les cellules normales. Elles semblent réussir cet effet en agissant sur des voies de signalement spécifiques qui permettent aux cellules de cancer de se multiplier.
Par exemple, l’anthocyane de baies agit sur trois différentes voies (β-catenin, Wnt, et Notch) pour stopper la croissance et la prolifération de cellules non petites du cancer du poumon humain.
Les cellules du cancer peuvent aussi esquiver la destruction en évitant le processus naturel de l’apoptose, aussi connu sous le nom de mort cellulaire programmé. Le corps réussit à éliminer les cellules dysfonctionnantes par le biais de l’apoptose, mais les cellules malignes du cancer évadent à ce mécanisme.
Il est intéressant de noter que les anthocyanes sont capables de déclencher l’apoptose dans les cellules tumorales. Ils réussissent cela en ciblant la mitochondrie (le moteur des cellules) et ce que l’on surnomme le « récepteur de mort ».
La prévention des maladies cardiovasculaires
La recherche suggère que les effets antioxydants des anthocyanes pourraient aider à prévenir des maladies cardiovasculaires.
Plus spécifiquement, cette famille de molécules pourrait protéger à l’encontre du durcissement des artères, une maladie connue sous le nom d’athérosclérose. Un danger par elle-même, cette condition peut aussi donner lieu à des occurrences fatales telles que des crises cardiaques et des attaques.
Les racines de l’athérosclérose reposent dans la lipoprotéine de faible densité (LDL), c’est ce que l’on appelle le « mauvais » type de cholestérol. Un excès de LDL peut mener à une accumulation de plaques sur les parois des artères. Avec le temps, les radicaux libres du sang commencent à oxyder les LDL et contribuer à l’athérosclérose et aux maladies cardiaques.
Cependant, la consommation d’antioxydants diététiques tels que les anthocyanes pourraient booster les niveaux de sérum antioxydant et prévenir de l’oxydation de LDL, protégeant ainsi contre le développement de maladie cardiaques.
Contrôle de l’obésité
Les anthocyanes pourraient jouer un rôle important contre l’obésité, une condition qui affecte 13 % de la population mondiale. L’obésité implique un manque de balance entre la consommation et la dépense énergétique, ainsi qu’une accumulation de tissus adipeux (graisses).
Les anthocyanes pourraient être à même de traiter certains aspects de l’obésité par leurs actions anti-inflammatoires et antioxydantes, ainsi qu’en aidant à diminuer le poids et la masse adipeuse.
Salubrité et effets secondaires
Les anthocyanes sont connues pour leur grande salubrité. Ces phytonutriments sont consommés par les animaux et les humains depuis des millénaires. Aucun effet secondaire n’a été identifié à la suite de consommation d’aliments riche en anthocyanes.